Interview de Robert Morris, Koestler Parapsychology Unit, Université d'Edimbourg (Ecosse)
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Sur quel thème travaillez-vous actuellement ? | |
Nous avons une unité de recherche assez importante et donc beaucoup de
projets de recherche. Personnellement, je suis intéressé par la volition
et la confiance, et leur rôle par rapport aux phénomènes psi. La façon
la plus simple d'exprimer cette idée est : "Avec une volonté très forte,
on réussit mieux dans le psi". Il s'agit de motivation, mais pas seulement.
Certaines personnes semblent avoir un sens de la volonté très poussé,
au-delà de la motivation. Ils veulent simplement faire les choses à leur
façon, être responsables du sens à donner, des choses comme ça… Nous nous
intéressons aux différences culturelles, et maintenant une partie de notre
travail est faite en collaboration avec des habitants de Bali. Bali a
une culture beaucoup plus communautaire que nous. Ainsi, on peut comparer
l'idée de la communication interpersonnelle et ses liaisons avec la motivation,
la volition, l'intentionnalité. Nous développons également une sorte de
questionnaire, des mesures, pour des sujets à Bali et en Grande-Bretagne,
plus des interviews pour l'aspect qualitatif. |
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Quels ont été vos résultats les plus intéressants ? | |
L'étude probablement la plus intéressante est le travail réalisé avec une de mes étudiantes, Kathy Dalton : elle a obtenu des résultats extrêmement marqués avec une procédure de ganzfeld chez des individus hautement créatifs. Elle travaillait avec des artistes, des peintres, des musiciens, des acteurs, des danseurs ou des auteurs, et elle a eu des résultats particulièrement élevés avec les artistes visuels et les musiciens. D'autres chercheurs ont trouvé également de bons résultats avec les musiciens. Cela semble être lié à la créativité en général, et il y a maintenant de plus en plus de travaux consacrés à la psychologie des musiciens, aux différents processus qui se déroulent dans le cerveau selon que vous jouez, que vous composez, que vous improvisez du jazz, etc., ce qui implique différents niveaux de créativité |
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Vous êtes le président de la section britannique de "l'Association for the Advancement of Science". La parapsychologie est-elle vraiment considérée en Grande-Bretagne comme n'importe quelle autre discipline scientifique ? | |
Ce n'est pas parfait. Notre unité de recherche est traitée avec respect, à la fois dans notre université, mais aussi dans le reste de la Grande-Bretagne. Nous avons bien sûr une association de sceptiques, mais nos relations avec elle sont assez bonnes, et les sceptiques sont tout à fait heureux de nous offrir de parler à leur convention, ou de publier dans leur journal par exemple. Au sein de mon département, certaines personnes sont très satisfaites de ce que nous faisons, d'autres sont assez neutres, et quelques personnes pensent que c'est probablement assez stupide. Mais l'important est qu'elles n'entreprennent rien contre nous, qu'elles ne nous empêchent pas de faire notre travail. En d'autres termes, nous sommes respectés en tant que personnes qui essaient de faire du bon travail. Il y a certainement des gens qui pensent que la parapsychologie est une perte de temps, mais là encore ils sont conscients que nous définissons notre sujet d'une façon un peu différente de celle qui est répandue : "Des gens vivent des expériences inhabituelles, et nous pouvons certainement aider à comprendre cela". Et ainsi, nous n'essayons pas d'imposer une quelconque vision métaphysique ou quelque chose de semblable. D'ailleurs, nous n'avons pas de problèmes avec les gens qui ont des croyances religieuses, il y a même un journal qui s'appelle "The Christian parapsychologist". Une partie de notre recherche porte sur les systèmes de croyance, et sur ce qui semble parapsychologique mais ne l'est pas (pseudo-psi). Et dès le départ, quand j'ai passé les entretiens pour la chaire de parapsychologie, j'ai fait comprendre très clairement que j'en savais beaucoup sur les moyens de simuler ces phénomènes, et les universitaires ont beaucoup apprécié cela. Je pense que cela signifie qu'on vous fait plus confiance si vous dites simplement : "Il semble que l'on ait quelque chose d'intéressant ici", cela montre que nous ne sommes pas des " tenants " à tout crin. Il faut dire que le groupe de sceptiques britanniques est réellement "sceptique", donc notamment vis-à-vis de tous ceux qui font des assertions extrêmement péremptoires. Et celui qui prétend que "Tout cela n'est bon qu'à mettre à la poubelle", fait également une affirmation péremptoire. Donc, la majorité des sceptiques britanniques ne défendraient pas cette assertion. Nous pouvons dialoguer avec eux. D'ailleurs, certains de mes étudiants sont devenus très actifs dans un groupe sceptique et nous sommes restés très bons amis. Et tous ont vraiment conscience que nous essayons de travailler le plus honnêtement possible. Quand je rencontre d'autres universitaires, s'ils nous connaissent et savent comment nous travaillons, il n'y a pas de problème. S'ils ne nous connaissent pas, bien sûr, ils peuvent quelquefois être négatifs et décourager les étudiants de s'engager dans notre voie. Mais encore une fois, l'important est que personne n'essaie d'interférer avec nous. Propos recueillis par Pascale Catala |
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Les principaux thèmes de recherche à Edimbourg | |
Dans le cadre de l'hypothèse "pseudopsi" Dans le cadre de l'hypothèse psi |
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RÉFÉRENCES | |
site web (en anglais) : Edinburgh University : Koestler Parapsychology Unit |
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ou si vous venez d'un moteur de recherche : allez vers la page d'accueil du site http://geepp.free.fr
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